Entrepreneures : réseaux professionnels féminins, une bonne idée ?

Cultiver son réseau est un pari gagnant, que l’on soit salarié.e ou indépendant.e. En France, les réseaux professionnels se sont renforcés, diversifiés et spécialisés. Les réseaux féminins en particulier ont gagné en visibilité et en influence. Quelles sont les spécificités de ces réseaux féminins ? Quel intérêt pour des freelances de les rejoindre ?

Les spécificités des réseaux professionnels féminins

Coaching et Mentoring

La France compte plus de 500 réseaux professionnels dédiés aux entrepreneures. Qu’ils soient représentés au niveau national ou qu’ils interviennent localement, ils ont tous en commun l’objectif d’accompagner les femmes dans le développement de leur carrière. Au-delà des réunions permettant de nouer des contacts et de créer des occasions d’affaires (comme dans les réseaux non-genrés), ils proposent également du coaching professionnel pour aider les femmes à prendre confiance en elles. Le mot d’ordre : OSER pour tenter de briser les plafonds de verre sociaux et de se libérer également d’une tendance à l’autocensure. Les entrepreneures et freelances qui rejoignent ces groupes y trouvent les conseils et le soutien qui leur permettent de se débarrasser du syndrome de l’imposteur qui touche souvent cette population d’actifs (hommes comme femmes). D’ailleurs, une sensibilisation à l’entrepreneuriat pendant les études permettrait sans doute de lever une partie des freins.

Conseils pour un équilibre vie professionnelle – vie privée

Une autre caractéristique de la plupart des réseaux d’entrepreneures est d’offrir un accompagnement aux femmes dans tous les aspects de leur vie. Ils ne se cantonnent pas strictement à l’univers professionnel. Le réseau Mampreneurs en est un excellent exemple.Pourquoi est-ce important d’accompagner les femmes dans leur équilibre de vie ? Tout simplement parce que la parentalité est très souvent l’un des facteurs qui structurent la carrière d’une femme. Et lorsque l’on est femme et travailleuse indépendante, il n’est pas évident de faire face à cette surcharge mentale. La solidarité est au cœur des liens qui se tissent entre les adhérentes.

Les différents types de réseaux professionnels féminins

Le Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances a publié un annuaire des structures d’accompagnement dédiées aux femmes entrepreneures que nous vous invitons à consulter. Nous vous proposons toutefois un récapitulatif des principaux réseaux.

Les réseaux généralistes

Au niveau national, voire international, ils sont la vitrine de l’entrepreneuriat au féminin et font souvent office de lobby auprès des institutions dans l’engagement pour l’égalité femmes-hommes. Parmi les plus connus :

• FCE France est le premier des réseaux professionnels pour entreprendre au féminin (depuis plus de 75 ans).

• Femmes Entrepreneurs soutient toutes les initiatives portées par les femmes, pas seulement les projets de création d’entreprises.

• Bouge ta boite est le club business féminin par excellence. Sur le même modèle que les réseaux BNI, ce réseau encourage la recommandation entre membres pour créer des opportunités.

• Femmes Business Angels, réseau d’investisseurs prêts à soutenir les entrepreneures dans le financement de leur projet, ce qui peut parfois se révéler un parcours du combattant.

• Willa (ex-Paris Pionnières) qui agit depuis 16 ans pour davantage de mixité dans l’écosystème start-up.

• Les Premières (ex-Les Pionnières) qui est un réseau d’incubateurs régionaux pour activer la croissance des projets portés par des femmes.

Les réseaux sectoriels

Les réseaux professionnels féminins se sont multipliés dans la plupart des secteurs d’activité : le digital, la Tech, la culture, la finance, le juridique, l’automobile, etc.
N’ayant pas la possibilité de tous les présenter ici, nous avons choisi de nous centrer sur les secteurs de l’IT, du numérique et de l’ingénierie :

• Duchess France promeut les carrières de femmes dans la Tech et notamment les profils de développeuses depuis plus de 10 ans.

• StartHer œuvre pour plus de visibilité des femmes dans la Tech et mène des actions pour susciter des vocations chez les jeunes filles. La communauté compte plus de 30 000 personnes.

• Girlzinweb agit pour rendre visibles les femmes dans le numérique et les nouvelles technologies. Le collectif comptait plus de 200 adhérentes en 2020.

• Femme@numerique aide les femmes à développer les compétences leur permettant de saisir les opportunités de carrière qu’offre le secteur du numérique. Le collectif regroupe plus de 50 associations partageant la même ambition.

• Cyberelles, créé en 2001, le réseau regroupe des cheffes d’entreprises et des indépendantes dans les domaines des TIC et des nouveaux médias.

• Elles bougent a pour ambition de renforcer la mixité dans les secteurs industriels et technologiques en accompagnant des ingénieures et techniciennes.

• Femmes ingénieures aide à la promotion du métier d’ingénieur auprès des jeunes filles et la valorisation des femmes dans le monde de l’entreprise et au sein des Conseils d’administration. L’association est active depuis 1982.

La mixité dans les réseaux féminins ?

Les réseaux professionnels féminins que nous avons mentionnés dans cet article évoquent tous une ambition commune : favoriser la mixité dans divers secteurs d’activité et plus largement l’égalité femmes-hommes en entreprise et face à l’entrepreneuriat.
La question de la mixité au sein de ces groupes serait légitime. Pas de tabou sur le sujet. Aucun de ces clubs n’est fermé à la population masculine, ils seraient même plutôt « men friendly ». Des liens existent entre les réseaux féminins et les réseaux non-genrés pour des projets conjoints. Par exemple, le réseau Diane organise régulièrement des événements où la parité est respectée au sein des participants (ce qui est rarement le cas au sein de réseaux non-genrés). De même, le réseau Sista est devenu mixte en 2019 en accueillant une cinquantaine d’hommes.

Toutefois, la réalité est que les hommes et les femmes ne recherchent pas nécessairement la même chose au sein de ces collectifs, même si de plus en plus d’entrepreneurs aspirent également à un meilleur équilibre de vie.

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Article rédigé par :

Maeva ELANA, Content Manager